31 mars 2012

Le sens de la famille

Si ma sœur et mon cousin sont en lice avec d'autres dans le cadre d'une compétition à deux tours, il me paraît naturel de supporter ma sœur avant mon cousin, puis mon cousin lors du second tour dans le cas où il se serait qualifié pour y affronter un étranger, tandis que ma sœur aurait été éliminée. 

On voit bien qu'un pourcentage important d'électeurs de Marine Le Pen pour le premier tour ont choisi sinon de s'abstenir, de reporter leur vote sur François Hollande au second tour. C'est absurde. Si on est de droite, on ne vote pas pour un type de gauche, surtout de cette gauche-là, antifrançaise. Il est certes permis de détester Nicolas Sarkozy et d'être à fond pour Marine Le Pen, mais si elle ne franchit pas le premier tour et que le second oppose classiquement un « de gauche » et un « de droite », l'électeur frontiste doit aller au-delà de sa répugnance et reporter son suffrage sur le candidat familial (le cousin, donc, que nous supportons peu, mais qui est du clan). 

Je conçois mal comment on peut avoir envie de monter la gaillarde jument Le Pen pour ensuite enfourcher un aussi triste et lent bourrin que le candidat morose du PS, surtout dans le cadre d'un Grand-Prix comme celui de l'Élysée, aussi crucial pour l'avenir du pays dans le contexte actuel. Je sais bien que le FN compte parmi ses sympathisants des anciens « de gauche », singulièrement depuis la prise de pouvoir de la fille Le Pen. On en compte plusieurs chez Riposte Laïque (Pierre Cassen, Christine Tasin qui, s'ils ne se prononcent pas noir sur blanc, semblent avoir opté pour la candidate du Front). Il paraîtrait donc naturel, leur candidate éliminée, qu'ils se reportassent sur le mollasson de gauche resté sur le présentoir, comme on rentre au bercail, déçu, après une fugue dont on espérait une renaissance et qui a été mise en échec Or, cela ne tient pas. Les « de gauche » passés au FN (du moins en tant qu'électeurs) n'ont pas fait ce choix pour le programme économique du Front, de toute évidence. Ils l'ont fait parce que chez eux priment sur l'économique ou le social les considérations d'indépendance, de préférences nationales, le retour aux fondamentaux républicains, la laïcité, la régulation ou l'arrêt de toute immigration, la lutte contre l'islamisation du pays. S'il n'est pas le cheval que nous escomptions voir se qualifier pour la finale, il me semble que Nicolas Sarkozy est tout de même plus proche de ces idées-là que le social-démocrate et mondialiste Hollande. Il nous décevra, nous le savons bien, comme le second choix qu'il est. Faute de la grive, nous nous contenterions du merle.

Ce dont la France a besoin (et les autres pays européens), c'est d'un chef de l'état fort : tout ce que Hollande n'est pas.

30 mars 2012

Indigestes indigents

De plus en plus de professions ne permettent pas de franchir le seuil de pauvreté, geint L'Expansion (*).

Un seuil de pauvreté dont on ne parle guère et qui est allègrement franchi dans les secteurs de la politique et du journalisme, c'est le seuil de pauvreté intellectuelle.

29 mars 2012

Bref absence et petite mort

« De nouveau connecté au village global après un long mois d'absence, écrit Kévin, de retour sur Facebook.
— Bon retour parmi les survivants alors !
— Merci ! Parfois, un peu de répit technologique n'est pas plus mal.
— Je vous l'accorde. C'est pourquoi Dieu a inventé le sommeil, la douche et la masturbation ! »

28 mars 2012

Le petit cri sec de l'avenir

Nul ne peut-être assuré que demain aura bien lieu. Dieu peut fermer la boutique inopinément, une quelconque astéroïde frapper la Terre et la réduire en poussière. Me défrisent le chou ceux-là qui frémissent de plaisir et frissonnent à l'idée de l'avenir. En quoi rien peut-il être désirable ?

Demain ? Quoi, demain ? Un jour de plus, encore ! Un jour de moins surtout. Un poil blanc supplémentaire, un dos qui se courbe inexorablement, une implacable et lente dérive vers le cercueil et le néant promis. Ainsi vu, l'avenir n'est pas une excitante page blanche à barbouiller, mais un trou que ma carcasse comblera. Pas hâte d'y être déjà. 

Je ne sais pourquoi l'avenir est regardé par les optimistes comme un enfant rieur aux joues roses et pleines. À cause des enfants, peut-être. Chaque parent souhaite pour son enfant un avenir, et comme il aime son enfant, il lui souhaite un bel avenir et non quelque chose de bien pourri. L'avenir ainsi gazouille et bave. Ses couches sont gonflées d'espoir, elles embaument. 

L'optimisme que suscite l'avenir est un vœu pieux. On espère que... Aucune garantie ne vous est remise à l'achat, aucune plainte ne pourra être déposée en cas de défectuosité. Demain peut tout aussi bien chanter que déchanter. S'il chante, ce sera bref. Il déchantera de toute façon. Comptez sur lui. Ses vers nettoieront vos os.

J'entends bien que le passé est révolu, qu'il n'y a pas à gémir là-dessus. Qui parle de gémir ? Qui parle d'en exalter les fureurs monotones ? Le passé-qui-n'existe-plus a pour lui d'avoir existé. Qu'on le regarde comme un hideux fantôme au drap moisi ou comme une ancienne et nonchalante jeune fille au regard sépia d'antan, il a eu lieu, on a des preuves de son existence et les traces de son passage sont visibles partout (dans vos rides au coin de vos yeux, mesdames qui êtes encore pourtant jeunes et jolies, le passé parle et même sourit). 

Le passé n'est pas si révolu que ça, puisque nous sommes. Notre existence est l'expression vivante de notre vécu. Nous ne pouvons être que si nous avons été. Nous sommes riches de notre mémoire. 

Ceux — des politiciens souvent, ou des vieillards coquets — qui affirment dédaigner le passé et n'avoir d'yeux que pour l'avenir sont d'évidents bluffeurs ou des naïfs. Si l'avenir peut et doit être (si on fait le pari qu'il prendra corps, que l'Épicier du ciel a encore envie de nous vendre ses salades et ses colifichets), il ne saurait être en rupture avec le passé. Il doit s'inspirer du passé, de ses innombrables leçons. Pas d'avenir sans mémoire — sans bonne mémoire. Se souvenir et projeter en fonction de la mémoire, construire sur le socle solide de l'Histoire et de l'expérience (la nôtre, celles des autres hommes).

Le petit cri sec de l'avenir, l'entendez-vous ? On vous étrangle à l'improviste, une ultime plainte s'échappe de votre gosier...

La mujer perfumada

Ce soir-là, son sexe fleurait l'urine, et pas modérément. À peine eus-je approché les narines de ce sanctuaire au parfum corsé de pissotière que je fus saisi d'une primitive ardeur et me mis à en respirer les capiteux effluves avec tous les signes d'un grand enivrement. Elle me guignait, l'air de me trouver bien cochon, ravie d'une telle aubaine. Ce n'était pas la première fois, ni la dernière. Elle n'avait donc pas pris le risque de me rebuter, sachant combien j'étais friand de ces « négligences » charmantes qui enchantent mes vertus olfactives et pimentent l'érotisme. C'était la première fois cependant qu'elle osait un si puissant bouquet. Après sentir, et sans cesser de humer l'âcre fleur, il me fallut goûter. Hommage du vice au vice. Je la fis jouir jusqu'au ciel.

Elle m'avoua un peu plus tard avoir eu quelque chose comme une pulsion dans l'après-midi, aux toilettes. Elle avait mis sa main sous le jet d'urine et s'en était barbouillé l'entrecuisse généreusement.

24 mars 2012

La France veule

Quoi qu'en disent l'ancien commissaire Broussard (*) et tous ceux qui ont intérêt à se serrer corporativement les coudes, la manière dont ont été menées les opérations pour neutraliser l'assassin de Toulouse et de Montauban relève — sinon de l'incompétence ou de l'amateurisme — d'une dramatique et fort inquiétante méconnaissance de l'ennemi. Comment les responsables d'un tel corps d'élite ont-ils pu se laisser berner par un homme seul, pas le plus intelligent d'entre eux, mais le plus déterminé, le plus fou ?

Des heures durant, Merah leur a fait croire qu'il allait se rendre dans la soirée, pour n'en rien faire. Avec ce fou d'Allah, ils ont négocié à l'aide d'arguments psychologiques de société et d'hommes civilisés. Ils ont donc cru qu'il allait se rendre après avoir un peu vidé son sac, parce qu'il l'avait promis. Avaient-ils à l'esprit ce que ce démon avait fait, ou bien le pensaient-ils redevenu l'aimable et souriant garçon décrit par ailleurs ? Au final, après vingt heures de siège, c'est lui qui a donné l'assaut, obtenant à sa funeste joie ce qu'il cherchait depuis le départ, à mourir en martyr. Amaury de Hauteclocque, le chef du RAID, n'avait jamais vu ça, selon son propre aveu. Jamais vu, soit. Jamais imaginé non plus ? Une telle naïveté est-elle pensable à ce niveau ?

D'un bout à l'autre, Merah a mené le bal. Il ne s'est pas rendu comme promis, mais l'a fait croire, pour mieux se reposer une nuit entière et affronter les hommes du RAID au matin. Ne pouvait-on avec cet intoxiqué du Coran user d'arguments plus épicés, du genre : « On te donne deux heures. Si tu ne t'es pas rendu dans deux heures, on donne l'assaut et ce n'est pas entre les bras des vierges du paradis que tu finiras, mais cousu pour l'éternité dans une carcasse de porc. » Qu'aurait-il dit ou fait alors ? Imaginez pour lui l'horreur d'un tel destin ! Eh bien non : jusqu'au bout, il fallait encore respecter les croyances de l'enragé ! Pas d'attaques ad religionem ! On est très bien élevé dans la police, la courtoisie prime ! 

D'un bout à l'autre de sa sanglante épopée, Merah a donc damé le pion à l'élite de la police française, la faisant passer aux yeux d'un certain public pour une association de bouffons. S'il a fini par rendre les armes et l'âme, il est devenu auprès de certains jeunes le glorieux et héroïque symbole d'une lutte que nous ne comprenons pas, trop bien éduqués que nous sommes, contre les forces d'un ordre qu'ils méprisent à jamais, eux qui ne souhaitent que la jungle et sa loi du plus fort, du plus brutal, une jungle rythmée par les appels aussi lointains qu’irréels du muezzin dans son arbre perché.

Merah, c'est vrai, avait une expérience certaine de la naïveté policière, puisqu'il avait mis dans sa poche déjà tous les agents de la DCRI relativement à ses voyages en Afghanistan et au Pakistan. Ce garçon, dit-on, très surveillé, a pu néanmoins à trois reprises, en dix jours, tuer sept fois. C'est rassurant d'apprendre comment on surveille les chiens enragés dans ce pays ! Peut-être devons-nous considérer qu'il n'a tué que sept fois, que cela eût été pire sans la surveillance attentive dont il faisait l'objet ?

L'avenir nous dira quelle leçon la France des politiques et celle des citoyens aura tiré de cette affaire. Je ne suis pas d'un optimisme flamboyant à cet égard. Déjà, on parle d'un cas isolé, d'une horrible exception. Nul au sommet de l'état ne songe, sinon en paroles — toujours les mêmes — à remettre en question l'islam et ses nuisances dans la société française. Affirmer que l'on veut et que l'on va reconquérir les territoires perdus de la République est une chose, promise d'ailleurs voici cinq ans par un bonhomme qui semblait en avoir dans le pantalon. Cinq ans plus tard, même discours du même bonhomme un peu dégonflé du calbute. On le pensait muni d'une matraque : il n'avait qu'un sifflet. 

Non, Merah n'est pas à lui tout seul une dérive individuelle. Il est le produit d'une certaine culture, d'une certaine religion, d'un certain livre et du laxisme à la française. Ce n'est bien sûr pas la société qui a commis les crimes de Merah, mais d'une certaine manière elle l'a armé. Elle ne l'a pas encouragé, mais elle l'a laissé faire par son aveuglement. Dans un pays qui compte autant de fonctionnaires, comment peut-on, sans être inquiété une seconde, bénéficier du RSA, rouler dans une grosse cylindrée allemande, s'équiper en armes et voyager à sa guise en de si lointaines, qui pis est hostiles contrées ? Tout est donc possible en France ?

Non, puisque Marine Le Pen ne sera pas élue. Le pire, donc, est à craindre pour les prochaines années... Vous qui dansiez le tango, vous danserez la valse.

Toulouse, capitale de la douleur

Je ne ferai pas le journaliste consciencieux en rappelant les faits. Quoi qu'en disent les « experts », ce qui est arrivé devait un jour arriver, fatalement. S'ils n'ont pas vu le coup venir ni le loup survenir, c'est parce qu'ils sont englués, lunettes roses sur le groin, dans l'idéologie mortifère du vivre-ensemble. Nous nous tuons depuis des années à leur répéter que l'islam est la pire vérole que l'Occident ait pu choper, ils ne veulent rien savoir de ces vérités qui fâchent, qui ne fleurent pas tant que ça le benjoin. Désormais, ils savent. Gageons qu'ils n'en tireront que des conclusions de renforcement — non de frontières ou de sécurité (sinon temporairement), mais de vivre-ensemble à toute force, sans jamais se soucier de savoir si nous voulons, nous, danser avec les loups. 

Nous ne demandons pas mieux que de vivre en harmonie avec nos semblables. Sauf que nous aimerions nous sentir parfois un peu moins à l'étranger chez nous, priés de nous y faire de plus en plus petits et silencieux. Nous n'avons pas occis de militaires, n'avons pas abattu à bout portant, d'une balle dans la tête, de petite fille juive. Or, c'est encore à nous que la morale est faite. « Pas d'amalgames ! » s'en vont-ils glapissant. « Surtout pas d'amalgames ! Ne stigmatisons pas le troupeau pour une brebis galeuse ! » Et de nous rappeler avec du sucre dans la voix et l'air doucereux ce que l'islam n'est évidemment pas, ne sera jamais : une religion de paix, de tolérance et d'amour. On nous bassine avec un islam majoritairement modéré (disent-ils sans rire), mais rien de tel ne se manifeste nulle part. Quelqu'un a-t-il vu un embryon de rassemblement de musulmans modérés criant leur dégoût et leur refus du salafisme ? Un seul d'entre eux a-t-il osé dire à claire voix : « Ça suffit ! » ? Non. C'est nous qu'on doit faire pas d'amalgames, c'est nous qu'on doit raison garder. Nous venons d'avoir la preuve qu'il n'existe pas de musulmans modérés. Il en existe de silencieux, par contre. Le silence est la plus inquiétante des choses quand il hurle à ce point. 

Laissez-moi rire, pas d'amalgames ! Si le tueur, comme prévu dans le scénario, avait été un bon gros nazillon bien de chez nous, l'amalgame eût connu de chouettes heures et c'est la chrétienté entière que nos laïques jésuites eussent dénoncée et clouée au pilori, pour ne rien dire des Blancs tout court, des Français de souche, tous plus ou moins suspects d'en pincer pour la fille blonde d'un borgne chenu. Nous ne savions rien encore de ce tueur que déjà les nervis de la bien-pensance avaient dans le collimateur toute la poésie française par le truchement de celle d'un certain Brasillach, et tous les poètes de France dans la foulée, ceux de Navarre, suspects tous et chacun, puisque l'un d'entre eux avait eu jadis de méprisables sympathies. Pas d'amalgames, hein !